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Pari tenu !! Plus de 1000 km à travers les Hauts de France

Après les 19 et 20 juin 2017 sous la canicule, je reprends mon tour des Hauts de France le lundi 31 juillet 2017.

Ayant rejoint, avec mon attelage, la ville impériale de l’Oise en T.E.R., je traverse la forêt de Compiègne vers Morienval et la vallée de l’Automne. Après Mareuil sur Ourcq, j’atteins le département de l’Aisne et Brumetz avec le berceau d’un ordre religieux. Plus au sud-est, voici la halle de Marigny en Orxois construite au XIIème siècle. Elle serait l’une des plus anciennes de France.

Après la pause-déjeuner, je monte vers deux lieux de mémoire de la grande guerre, les cimetières militaires américain et allemand de Belleau. Une citation de Jean-Claude Junker, l’actuel président de la commission européenne est en bonne place à l’entrée du cimetière allemand. La voici : « Quiconque doute de l’Europe devrait se rendre sur les cimetières militaires ! Nulle part ailleurs on ne peut mieux ressentir ce qu’une inimitié européenne peut engendrer de plus horrible ». Avant d’arriver à Essômes-sur-Marne, l’étape du jour, les premiers vignobles de champagne sur les pentes de la côte 204 (autre lieu de mémoire) surplombent ma route.

Forêt de Compiègne

Forêt de Compiègne

Brumetz

Brumetz

Halle de Martigny en Orxois

Halle de Martigny en Orxois

Cimetière américain de Belleau

Cimetière américain de Belleau

Cimetière allemand de Belleau

Cimetière allemand de Belleau

Vignobles de Champagne

Vignobles de Champagne

Le mardi 1er août 2017, au lever, l’orage gronde et il pleut légèrement. Toutefois, après un petit déjeuner copieux chez mon logeur, je repars dès 08h00 vers Azy-sur-Marne où je traverse l’affluent de la Seine. Puis c’est Chézy-sur-Marne : attention le complément « sur Marne » est trompeur, pour y parvenir, çà grimpe ! André Rossi, l’ancien ministre a été maire de cette localité une dizaine d’années. A l’entrée de La Chapelle-sur-Chézy, le panneau routier me permet de faire le constat suivant : sur l’ensemble de mon circuit, les conducteurs se sont nettement écartés pour me doubler. Ma remorque bien balisée doit expliquer cela. Puis j’atteins Viels-Maisons, la localité la plus au sud de mon tour. Ici nous sommes en Brie céréalière et aux confins de la Seine et Marne. Louis XVI, lors de sa fuite vers la Meuse en 1791, se serait arrêté au relais de poste de Viels-Maisons. Pour ma part, chez boulanger et charcutier, j’achète le nécessaire pour le casse-croûte de la mi-journée. J’emprunte la vallée de la Dhuys et voici Condé-en-Brie. Et c’est à nouveau le vignoble champenois sur les coteaux exposés au sud depuis ce bourg jusque Barzy-sur-Marne. Progressant vers le nord, j’arrive en fin de journée à l’étape de Fismes. L’hôtel de ville a été reconstruit comme une grande partie de la localité après les dégâts de la seconde guerre mondiale. Fismes est à mi-distance de Reims et de Soissons.

Amy-sur-Marne

Amy-sur-Marne

Entrée de La Chapelle-sur-Chézy

Entrée de La Chapelle-sur-Chézy

Condé-en-Brie

Condé-en-Brie

Condé-en-Brie

Condé-en-Brie

Vignobles champenois

Vignobles champenois

Fismes l'hôtel de ville

Fismes l'hôtel de ville

Le mercredi 2 août 2017, au démarrage encore une « bonne grimpette » pour sortir de la vallée de la Vesle. J’y mets pied à terre pour atteindre le sommet de la côte ! Puis je traverse la vallée de l’Aisne à Beaurieux.

Après Pontavert et sa nécropole nationale de la grande guerre, je m’arrête dans le bois des Buttes devant la stèle en hommage à Guillaume Apollinaire, un poète dans la sphère des artistes cubistes du début du XXème siècle. Léo Ferré a mis en musique et interprété « la chanson du mal aimé », un poème achevé par Apollinaire en 1913. Ici nous sommes vers l’est à la hauteur du département des Ardennes. Après Amifontaine et son bureau de poste déclassé comme beaucoup en agence postale communale et laissant à l’ouest le camp de Sissonne, je chemine vers Rozoy-sur-Serre et Aubenton, le village natal de Jean Mermoz. Et c’est la localité la plus à l’est de mon circuit.

Puis je parviens à Bucilly, l’étape du jour. Cette commune se situe à 7 km au sud-est d’Hirson. L’accueil, la décoration et le confort pour la chambre d’hôtes du jour méritent de mentionner ici ses coordonnées : « la feuille d’acanthe » au 29, rue de Verdun à Bucilly. Super !

Pontavert nécropole de la Grande Guerre

Pontavert nécropole de la Grande Guerre

Hommage à Guillaume Apollinaire

Hommage à Guillaume Apollinaire

Amifontaine: L'agence Postale

Amifontaine: L'agence Postale

Aubenton

Aubenton

Aubenton

Aubenton

Le jeudi 3 août 2017 vers 08h30, je traverse sous la pluie Hirson et son marché hebdomadaire.

 
Courrier dHirson 03 08 2017Un journaliste de la Gazette locale, m’ayant aperçu devant l’étal d’un charcutier avec mon attelage, me rejoint chez le boulanger où je continue mes emplettes pour le casse-croûte de la mi-journée. Il sollicite une interview que j’accepte, celle-ci ayant lieu chez le commerçant complaisant. Voir maintenant si un article relatif à ma virée au tour de la région des Hauts de France paraitra dans les colonnes du Courrier d’Hirson.

Maintenant cap sur le département du Nord en longeant la frontière belge jusqu’à la mer du Nord avec les étapes suivantes : Bavay, Tourcoing et Ghyvelde. Prenant une boisson chaude à Ohain, la salle de musique du village attire mon attention. Questionnant un consommateur devant son demi, j’apprends que l’un de ses ancêtres a légué ses biens vers 1830 à la société de musique. Maintenant c’est la salle polyvalente de la localité. Ensuite je contourne par l’est la forêt de Trélon et le plan d’eau du Val Joly devant lequel je prends mon repas. Plus loin, pas de chance, pensant y déguster une bonne bière, l’estaminet belge est fermé pour cause de travaux.

Par la vallée de la Thure, j’arrive à Cousolre dans l’Avesnois. Je m’arrête devant la maison où se tint un conseil de guerre le 27 floréal de l’an II de la République avec les conventionnels Saint Just et Lebas et les généraux de l’armée de Sambre et Meuse. Ce fut déterminant, un mois plus tard c’était la victoire de Fleurus. Arrivé à Jeumont, j’emprunte la piste cyclable du canal de la Sambre jusque Maubeuge. J’y passe trop tôt pour voir son clair de lune (cf. la chanson par Bourvil) !

En fin de journée, je suis rendu à l’étape de Bavay où convergeaient sept voies romaines pérennisées par la colonne de la reine Brunehaut au centre de la place. Voici ce que l’on peut lire sur l’embase heptagonale symbolisant les voies venant de Trèves, Cologne, Utrecht, Tournai, Amiens, Soissons et Reims : « ce monument a été réédifié en l’an 1872 au point central où aboutissaient les sept chaussées romaines dites de Brunehaut. Ces voies furent construites par Marcus Agrippa, lieutenant de César Auguste, vers l’an 25 avant J.C. et restaurées par la reine Brunehaut en l’an 613 ». Côté architecture locale, un exemple de l’agencement de la brique et du grès en façade des maisons de Bavay. A propos de vélo, les hôtes de l’étape me présentent un voisin qui fut président des cyclotouristes du bavaisis de 1975 à 2001. A son actif, toutes les diagonales et de nombreuses sorties au long cours. Et son atelier est digne de celui d’un vélociste chevronné !

Ohain: salle de musique

Ohain: salle de musique

Plan d'eau du Val Joly

Plan d'eau du Val Joly

Estaminet belge

Estaminet belge

Cousolre

Cousolre

Canal de la Sambre

Canal de la Sambre

Bavay: colonne de la reine Brunehaut

Bavay: colonne de la reine Brunehaut

Bavay

Bavay

Le vendredi 4 août 2017, je prends mon petit déjeuner avec mon hôtesse qui enseigne en Belgique. Elle évoque les deux pédagogies de part et d’autre de la frontière et....elle préfère travailler à Mons !

En route pour la 5ème étape, je passe à quelques km de Jenlain et je m’arrête à Crespin, le site de Blanc-Misseron et des Ateliers du Nord de la France qui fabriquaient des motrices ferroviaires. Bombardier, une société canadienne, a racheté en 1989 cette vieille entreprise qui périclitait. Puis un arrêt à Condé-sur-l’Escaut et son hôtel de Bailleul, un fleuron de l’architecture médiévale pour le Hainaut. Contournant par le nord la forêt je m’arrête à Saint Amand les Eaux où je déjeune au pied du beffroi et aux accents de son carillon. N’ayant pas la tenue requise, le casino du groupe Partouche me verra un autre jour !

Puis c’est Bouvines où, en juillet 1214, Philippe-Auguste bat la coalition emmenée par l’empereur du Saint Empire Otton IV. Plus loin, une photo d’un tronçon pavé qui est emprunté par la course de Paris-Roubaix. Je ne m’y suis pas aventuré ! Je termine la journée avec la traversée de Roubaix notamment par la rue de Lannoy, son hôtel de ville témoigne de son riche passé industriel. Pour parvenir chez les hôtes de l’étape entre Tourcoing et Mouvaux, je remarque en cette fin d’après-midi des guetteurs à l’angle de plusieurs intersections. N’y aurait-il pas ici aussi une économie parallèle?

A propos d’activité économique, l’industrie textile des XIXème et XXème siècles a laissé derrière elle des immeubles à l’architecture exubérante.

Blanc-Misseron: ateliers du Nord de la France

Blanc-Misseron: ateliers du Nord de la France

Condé-sur-l'Escaut: hôtel de Bailleul

Condé-sur-l'Escaut: hôtel de Bailleul

Saint Amand les Eaux: le beffroi

Saint Amand les Eaux: le beffroi

Tronçon pavé de la course Paris-Roubaix

Tronçon pavé de la course Paris-Roubaix

Roubaix: l'hôtel de ville

Roubaix: l'hôtel de ville

Roubaix: exemple d'architecture

Roubaix: exemple d'architecture

Le samedi 5 août 2017, je quitte Tourcoing vers Neuville-en-Ferrain pour longer la frontière belge d’Halluin à Armentières. Puis je fais une pause à Bailleul pour admirer la superbe bretèche de l’hôtel de ville. Ensuite je laisse le mont des Cats à l’ouest pour traverser Watou avant de retrouver la Flandre française à Houtkerque. Depuis le début de la journée, un vent défavorable me contrarie et après quelques ondées je fais sécher le contenu de mon porte-cartes.

Et voici Hondschoote avec ses moulins, son hôtel de ville du XVIème siècle et sa page d’histoire avec le monument commémorant la victoire des Français sur les Autrichiens et les Hanovriens le 8 septembre 1793. En fin de journée, j’arrive chez mes hôtes à Ghyvelde près de Zuydcoote et de Bray-Dunes. Ils étaient boulangers et suite à des accidents de la vie ils se sont reconvertis dans la gestion de chambres d’hôtes.

Bailleul: l'hôtel de ville

Bailleul: l'hôtel de ville

Tatou: Flandre belge

Tatou: Flandre belge

Après la pluie...

Après la pluie...

Hondschoote: un moulin

Hondschoote: un moulin

Hondschoote: l'hôtel de ville

Hondschoote: l'hôtel de ville

Hondschoote: la victoire

Hondschoote: la victoire

Hondschoote: un autre moulin

Hondschoote: un autre moulin

Après le petit-déjeuner avec du pain-maison cuit du matin même, le dimanche 6 août 2017 je longe par le sud toute la zone d’activités industrielles et portuaires de Dunkerque jusque Gravelines. Je passe à quelques kms de la plus importante centrale nucléaire de France avec 6 réacteurs.

Maintenant je pédale dans le département du Pas-de-Calais et je traverse un secteur de basses terres gagnées sur la mer au long des siècles. Le réseau routier repose sur un maillage de digues. Après Oye-Plage, arrivant en périphérie de Calais je croise près d’une centaine de migrants se déplaçant à pied par petits groupes. D’où la clôture surmontée de rouleaux de barbelés qui « sécurisent » les accès routiers au terminal ferry en liaison notamment avec l’Angleterre. Ensuite je fais la pose à côté des « six bourgeois de Calais », les otages-volontaires du XIVème siècle afin que le roi d’Angleterre épargne leur cité assiégée. La tour du guet serait le plus ancien monument de Calais encore en place (XIème ou XIIIème ?). Me dirigeant vers l’étape de Sangatte, je m’arrête devant la stèle érigée en l’honneur de Louis Blériot. Il fut le 1er à traverser le détroit du Pas de Calais en 1909.

Maillage de digue

Maillage de digue

Périphérie de Calais

Périphérie de Calais

Les six bourgeois de Calais

Les six bourgeois de Calais

Calais: la tour du guet

Calais: la tour du guet

Hommage à Louis Blériot

Hommage à Louis Blériot

Le lundi 7 août 2017, le vent est toujours contraire lorsque je reprends la route pour longer le littoral de la Manche. Tout de suite un peu avant Escalles, sous le soleil matinal les falaises anglaises se dessinent nettement sur la « belle bleue » du Nord. Signe (relevé par les autochtones) que demain mardi nous aurons la pluie !

A proximité du cap Blanc Nez, un monument en l’honneur d’Hubert Latham, un autre pionnier de l’aviation, qui tenta à plusieurs reprises la traversée du détroit par les airs. Entre Wissant et le cap Gris Nez, j’échange quelques mots avec un agriculteur qui retourne du lin en train de rouir. Il en exploite 19 hectares. Un peu plus loin, à Audreselles, voici le bateau local, le flobart, qui était utilisé pour la pêche côtière. C’est d’ailleurs l’élément principal représenté sur le blason de la localité. J’y déjeune dans un restaurant et la bière locale me tient lieu d’apéritif. Après Wimereux, voici quelques bovins paissant « cul au vent ».

De là je gagne sur les hauteurs au nord de Boulogne-sur-Mer le site de la colonne de la Grande Armée, inspirée de la colonne Trajane à Rome. Ici, avant le départ des troupes pour Austerlitz le 16 août 1804, Napoléon Ier remet la légion d’honneur à ses soldats. De là je descends sur Boulogne pour traverser la Liane et atteindre Outreau. Après la forêt d’Hardelot, j’arrive au terme de ce tronçon à Etaples sur la baie de la Canche. Un repas copieux, une bonne nuit pour une mise en route dès 07h00 le lendemain.

Escales: les falaises anglaises

Escales: les falaises anglaises

Honneur à Hubert Latham

Honneur à Hubert Latham

Entre Wissant et le Cap Gris Nez

Entre Wissant et le Cap Gris Nez

Agriculteur dans un champ de lin

Agriculteur dans un champ de lin

Audreselles: un flobart

Audreselles: un flobart

Audreselles: la bière locale

Audreselles: la bière locale

Après Wimereux: la pause...

Après Wimereux: la pause...

Boulogne sur Mer: la colonne de la Grande Armée

Boulogne sur Mer: la colonne de la Grande Armée

Mardi 8 août 2017 à l’heure prévue, j’entame la dernière section de mon périple. 

A la hauteur des marais de Merlimont, j’admire six cigognes sur le chaume. Evoquant ces échassiers auprès d’un habitant de Rang-du-Fliers, il déclare que la cigogne est un prédateur qui s’attaque aux canetons. Ne serait-ce pas un...chasseur au gibier d’eau ? Photo 51Voici avec l’Authie le département de la Somme, puis des trombes d’eau dès Villers-sur-Authie. Mais qu’à cela ne tienne, j’enfile une cape que j’extirpe de mon bagage. Très vite je constate que c’est une vraie passoire. Arrivant totalement « pourri » à Rue, j’opte pour la gare SNCF où ce sera le terme de mon circuit.11h22, départ en T.E.R. pour Amiens avec mon attelage et retour à la maison vers 13h00.

Heureux d’avoir parcouru 1010 kms autour de la région des Hauts de France en 11 jours (y compris les premières journées des 19 et 20 juin 2017) et ayant été sur le vélo environ 70 heures.

 Jean Delhaye, « cyclo » depuis 1987 

Responsable de la commission Solidarité à l’ANR80